Vos demandes de prières…

Après avoir été déjà durement éprouvée par la mort de ses deux filles atteintes de maladies rares, cette fois-ci, c’est malheureusement, son fils aîné, Gaspard, à l’aube de ses 20 ans qui s’est donné la mort dans la nuit de jeudi à vendredi 21 janvier après une lutte courageuse pour venir à bout de la dépression qui le rongeait depuis quelques mois, après la perte très douloureuse de ses deux sœurs en 2007 et 2017.
Anne Dauphine Julliand a aidé tellement de parents endeuillés avec ses livres : « Deux petits pas sur le sable mouillé » (2013), « Une journée particulière » (2014), « Consolation » (2020), son film « Et les Mistrals Gagnants » (2016), ainsi que toutes ses conférences et vidéos.
Il y a un peu plus d’un an, dans cette brève vidéo, suivie d’un podcast très fort, elle évoquait la mort de ses deux filles, Thaïs et Azilis. C’était à propos de la sortie de son livre « Consolation » :


Dans « Consolation », elle écrit : « Nous ne choisissons pas les épreuves qui ébranlent notre vie. Elles s’imposent à nous sans nous consulter au préalable pour savoir si nous serons capables de les endurer. (…) Nous aussi, cahotés par l’épreuve, nous restons maîtres à bord de notre vie. Parce que nous pouvons choisir la manière de vivre cette souffrance ». Et elle dédiait ce livre à ses deux fils, Gaspard et Arthur, leur souhaitant « qu’ils aient toujours la force de pleurer ».
Le mercredi 26 janvier 2022 ont été célébrées les funérailles de Gaspard, le fils d’Anne-Dauphine Julliand. Au début de la messe, l’écrivaine et son époux se sont adressés à l’assemblée, livrant un témoignage de foi et de paix face à ce nouveau deuil qui les frappe.
Nous vous donnons le lien ci-dessous pour écouter ce témoignage, et reproduisons le texte ci-dessous.

« Bonjour à tous. Avant de commencer cette messe pour Gaspard, Anne-Dauphine et moi voudrions vous parler en cœur à cœur de ce qui s’est passé. La mort de Gaspard est un mystère. Elle est incompréhensible pour notre esprit et notre cœur d’homme, mais on peut tenter de l’éclairer en plongeant dans le cœur de Gaspard. » (Loïc de Rosanbo)
« Il y a cinq ans, dans cette même église, Gaspard, à 15 ans, est entré en portant le cercueil de sa sœur Azylis. Azylis était toute sa joie. Il l’aimait d’un amour extraordinaire. Il voyait à travers la vie et le cœur de sa petite sœur une fenêtre ouverte sur le Ciel. Les deux années qui ont suivi la mort d’Azylis ont été très compliquées pour lui. Mais son arrivée en prépa, tout à la joie de découvrir la vie étudiante, l’a rendu très heureux. Ses cours l’intéressaient. Il vous avait vous, ses amis, il avait rencontré Albane. Nous le sentions heureux. » (Anne-Dauphine Julliand)
« Mais début décembre, Gaspard est rentré à la maison pour nous dire qu’il allait très mal. Depuis un an, malgré toutes ces raisons d’être heureux, il était envahi par une souffrance insondable. La mort d’Azylis lui avait peu à peu ôté tout sens et toute envie de vivre. Cette souffrance l’a plongé dans une grande dépression. Avec lui, nous avons alors mis en place tout ce qu’il fallait pour qu’il guérisse, et qu’il avance sur son chemin de deuil. Son retour à la maison, en famille, lui a fait du bien, et lui a donné un espoir de guérison. Au bout d’un mois, pourtant, il nous a demandé d’ être hospitalisé parce qu’il se sentait en danger. Il voulait vraiment guérir, il voulait vivre. Après deux jours d’hôpital, il nous a dit être content d’y être, et a commencé à ressentir des effets bénéfiques. Les médecins étaient confiants dans une amélioration rapide de son état. Jeudi soir, il nous a demandé de lui apporter des affaires pour le lendemain, il nous a parlé de son avenir. Et surtout, il nous a dit qu’il pensait enfin qu’il allait vraiment s’en sortir. Mais dans la nuit, il s’est donné la mort. » (LdR)
« Alors qu’il avait tout fait pour se libérer de cette souffrance; alors qu’il avait eu le courage de nous en parler puis d’être hospitalisé; alors qu’il aimait la vie et qu’il voulait vivre, quelque chose de plus fort que lui l’a emporté. Les médecins nous l’ont confirmé: rien ne laissait présager un tel geste. Tous ses actes montraient au contraire qu’il se battait pour vivre. Mais une lame de fond l’a emporté. » (A-DJ)
« Nous nous adressons particulièrement à vous, ses amis: soyez absolument certains que Gaspard est aujourd’hui en paix. Il voulait vivre. Il se savait immensément aimé et il aimait. Il ne s’est pas suicidé par désespoir, mais parce qu’au cœur de sa souffrance, une force a vaincu son courage et sa volonté. Il avait la certitude que Thaïs et Azylis l’attendaient auprès de Jésus. Le Ciel lui était familier, car ses sœurs y habitent. Et surtout, surtout, ne vous dites pas que vous auriez pu y changer quelque chose. Il nous l’a dit: vous ne pouviez rien voir, car je ne le voulais pas. Sa volonté de cacher cette souffrance ne permettait à personne de déceler ce qu’il vivait intérieurement. » (LdR)
« Loïc et moi sommes en paix. Nous n’avons aucune colère. Nous ne cherchons pas de réponse à ce mystère. Nous l’avons aimé de toutes nos forces, et nous l’aimons encore. » (A-DJ)
« Gaspard, nous te demandons d’aider chacun ici à trouver la paix. Et puisque tu es dans le plein Amour de Dieu, aide nous aussi à trouver cette lumière. Gaspard, veille sur nous. » (A-DJ et LdR)

Pendant des siècles, l’Eglise a refusé de célébrer les obsèques d’un fidèle s’étant donné la mort, le suicide étant considéré comme un péché… mortel. Traditionnellement, les suicidés, privés de cérémonie religieuse, n’étaient pas enterrés en terre consacrée mais à l’extérieur du cimetière. Heureusement, aujourd’hui, toute personne qui a mis fin à ses jours est accueillie pour l’inhumation.
Voilà ce qu’en dit Arnaud Gourvennec :
« Soyez plus indulgents envers le suicide des jeunes qui souvent n’est qu’une fugue de l’âme. Dieu sait reconnaître la façon dont nous nous envolons comme l’homme de mer reconnaît les oiseaux qui s’élancent vers le grand large. » Arnaud Gourvennec Vers le Soleil de Dieu (Tome I)
«…Vous ne devez rien faire ou dire qui puisse accréditer l’idée que l’on envisage d’abréger sa vie. Cela est contraire à la volonté de Dieu. Dieu veut que votre âme se nourrisse de son corps comme le fruit se nourrit de l’arbre, et qu’elle mûrisse au soleil de la terre le temps qu’il faut. Ne volez pas ou ne désirez pas voler quelques secondes à votre éternité. Mais lorsqu’un de vos enfants a coupé le fil de sa vie, ne le jugez pas, respectez le mystère des départs volontaires, volontaires jusqu’à quel point ? Dieu seul (et pas vous !) voit les deux faces de l’être humain. Dieu seul peut donc mesurer le poids d’une vie trop lourde pour une âme trop faible. Et dites-vous bien que, dans les Cieux, le suicidé n’est pas un être à part. Aimez le, aimez-le. » Vers le Soleil de Dieu. (Tome II)

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